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du jour. Ces opinions, on va le voir, se trouvaient enregistrées dans des notices critiques sur le numéro du Sucre d’orge qui contenait mon poëme ; elles étaient aussi flatteuses que possible.

Le Hibou, recueil d’une sagacité merveilleuse, connu pour la gravité réfléchie de ses appréciations, formulait ainsi son opinion :

Le Sucre d’orge ! La livraison d’octobre de ce délicieux magazine surpasse les précédentes et met au défi toute concurrence. Eu égard à la beauté de l’impression et du papier, au nombre et à la qualité des gravures, au mérite littéraire des articles, le Sucre d’orge, comparé à ses rivaux distancés, à l’air d’Hypérion à côté d’un satyre. On ne peut nier que le Nasilard, le Braillard et la Buse Savante ne soient passés maîtres dans l’art des rodomontades, mais quant au reste, parlez-nous du Sucre d’orge ! Nous nous demandons comment cette célèbre revue suffit aux énormes dépenses qu’elle s’impose. Il est vrai qu’elle peut compter sur une vente de cent mille numéros et que le chiffre de ses abonnés a augmenté d’un quart durant le dernier mois ; mais, d’un autre côté, les sommes qu’elle débourse sans cesse pour droits d’auteur sont incroyables. On dit que M. Finbaudet n’a pas reçu moins de trente-sept cents[1] et demi pour son inimitable essai sur les Cochons. Avec M. Crab pour directeur et des collaborateurs tels que Snob et Finbaudet, le mot

  1. Un cent vaut dix centimes.