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Oppodeldoc sait-il, se doute-t-il que les sommes les plus folles, versées dans notre caisse, ne suffiraient pas pour nous engager à publier sa copie ?

Tandis que je parcourais cet avis, je me sentais devenir de plus en plus petit ; arrivé à l’endroit où l’on se moquait de la facture de mes vers[1], c’est tout au plus si je pesais une once. Quant à Oppodeldoc, le pauvre diable commençait à m’inspirer une véritable pitié. Mais la Buse Savante, si c’est possible, fut plus impitoyable encore que le Sucre d’orge ; elle disait :

Un misérable poétaillon, qui signe Oppodeldoc, est assez niais pour s’imaginer que nous sommes capables (nous, La Buse Savante !) d’insérer et de payer une masse de rabâchages sans suite et sans grammaire qu’il nous adresse et qui commencent par ce vers très-intelligible :

« Hail, Holy Light ! offspring of Heaven, first born[2] !

Nous disons très-intelligible : en effet, qu’Oppodeldoc veuille bien nous apprendre comment la grêle

  1. Oppodeldoc a oublié de dire qu’il avait copié Homère dans la traduction de Pope.
  2. « Salut, lumière sacrée, fille du ciel, née la première ! » C’est le début du chant III du Paradis Perdu. Hail, en anglais, signifie à la fois salut et grêle.
    (Notes du traducteur.)