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— La semaine prochaine… Ah, mon bon, mon cher, mon excellent oncle !

— Silence, monsieur !… Tu pourras l’épouser la semaine… des trois dimanches. Tu entends ? Ah çà, qu’as-tu à me regarder avec ces yeux effarouchés ? Je te le répète, Catherine sera à toi la semaine des trois dimanches ; mais pas avant, jeune écervelé, pas avant. Tu me connais et sais que je suis homme de parole. Allons, disparais !

C’était un digne gentilhomme anglais du bon vieux temps que mon oncle Drolgoujon ; mais, différant en cela du gentilhomme de la chanson, il avait son côté faible. C’était aussi un petit être rabougri, bouffi, pompeux, irritable, à la panse semi-circulaire, au nez incandescent, au crâne épais, ayant, comme on dit, du foin dans les bottes et un sentiment convenable de sa propre dignité. Avec le meilleur cœur du monde, il avait, grâce à sa manie invétérée de contredire tout le monde, acquis aux yeux de ceux qui ne le connaissaient que superficiellement, la réputation d’un mauvais coucheur. Comme beaucoup de fort bonnes gens, il semblait possédé du démon de la taquinerie. À toute prière, il répondait invariablement par un non obstiné ; mais, à la longue, bien à la longue, il finissait presque toujours par accorder ce qu’on lui demandait. Bien qu’il com-