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Porto à la main, faisant de vigoureux efforts pour entonner le refrain d’une chanson française :

Remplis ton verre vide,
Vide ton verre plein !

« Mon cher oncle, dis-je tout haut en refermant sans bruit la porte et en m’avançant avec le plus doux des sourires ; mon cher oncle, tu as toujours été si bon, si plein d’égards pour moi ; — tu m’as témoigné ta bienveillance de tant de façons, que je suis persuadé que je n’ai qu’un mot de plus à dire sur cette petite affaire pour obtenir ton cordial assentiment.

— Hem ! fit mon oncle Drolgoujon. Cher enfant ! Allons, continue !

— Je suis convaincu, cher oncle… (satané vieux butor !)… que ce n’est pas sérieusement que tu t’opposes à mon mariage avec ma cousine Catherine. C’est encore là une de tes aimables plaisanteries… Tu en fais de si bonnes quand tu veux…

— Ha, ha, ha ! répondit le digne vieillard. Le diable t’emporte ! Tu as raison !

— Parbleu ! je savais bien que tu plaisantais. Or, mon bon oncle, Catherine et moi nous ne te demandons qu’une seule chose pour le quart d’heure : c’est de bien vouloir fixer toi-même l’é-