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— Hem !… Ah, fort bien !… Qu’il aille ou non au diable, ça m’est tout un, comme disent les Français. Smith ? Le général de brigade John A. B. C. Smith ? Ah çà… (ici, M. Insinue jugea bon de poser un doigt sur un des côtés de son nez)… Ah çà, vous ne voulez pas me donner à entendre sérieusement, là, sur votre âme et conscience, que vous ne connaissez pas aussi bien que moi l’histoire de Smith ? Mais, palsembleu ! c’est l’homme…

Monsieur Insinue, demandai-je d’une voix suppliante, serait-il l’homme au masque de fer ?

— No…o…o…on ! répondit-il en affectant un air sagace, pas plus qu’il n’est l’homme dans la lune !

Je considérai-cette réplique comme une insulte personnelle et volontaire, et je m’éloignai à l’instant, piqué au vif, avec la ferme intention d’envoyer mes témoins à M. Insinue, afin de l’obliger à s’expliquer sur cette conduite peu convenable et indigne d’un gentleman.

Mais, en attendant, je n’avais pas la moindre idée de laisser contrecarrer mes efforts pour me procurer les renseignements que je désirais. Il me restait un dernier recours. Pourquoi ne pas remonter à la source ? Pourquoi ne pas rendre visite au général lui-même, afin de lui demander en termes explicites la solution de cet abominable