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homme d’une taille moins élevée, eût semblé tant soit peu affectée, pompeuse ou contrainte ; mais qui, chez un gentleman de proportions aussi incontestables, devait être attribuée, de prime abord, à la réserve, à la hauteur, en un mot, à un sentiment peu blâmable de ce qui est dû à la dignité d’une force colossale.

Le noble ami qui me devait présenter au général Smith me glissa dans l’oreille quelques mots au sujet de ce personnage. C’était un homme remarquable, — un homme très-remarquable, — on pouvait même dire un des hommes les plus remarquables de notre époque. Les dames surtout le regardaient d’un bon œil, à cause de sa réputation de bravoure.

— En fait de courage, personne ne saurait lui être comparé ; il ne recule devant rien, — un gâte-chair numéro un, monsieur ! me dit mon compagnon, qui baissa tellement la voix que son intonation mystérieuse me fit tressaillir… « Un gâte-chair numéro un, monsieur ! Il l’a prouvé, vous en conviendrez, d’une façon assez énergique, dans le terrible combat qu’il a soutenu là-bas, dans les marais du Sud, contre les Indiens Bugaboos et Kickapoos[1]. »

  1. Prononcez Beugabou et Kickapou. — On chercherait en