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celui qui lance le tonnerre… Ah !… (avec ravissement) quand son corps se fondra sous cette flamme divine, comme la neige sous un rayon du soleil ; quand le parjure, au lieu de sa douce et tendre fiancée, ne verra qu’un objet de terreur, avec quelle joie, du haut du Cithéron, je me repaîtrai de ce spectacle ! Avec quelle joie je lui crierai, en faisant trembler la foudre dans ses mains : Malheureux Saturne, ne sois pas si cruel dans tes embrassements ! (Elle sort. ― Symphonie.)



Scène II.

Même salle que la précédente. Clarté subite.


Jupiter (sous la figure d’un jeune homme) ;
Mercure (dans l’éloignement).


Jupiter.

Fils de Maïa !

Mercure, (la tête et le corps inclinés).

Jupiter ?

Jupiter.

Hâte-toi, prends ton vol, va sur les bords du Scamandre, là pleure un berger sur le tombeau de son amante. Personne ne doit pleurer, lorsque Saturne aime. Rappelle la jeune fille morte à la vie.

Mercure, (se relevant).

En un clin d’œil ta volonté toute-puissante me conduira là, en un clin d’œil je reviendrai.