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Sémélé.

Nul fis de Deucalion ne fut aussi céleste que mon Jupiter ; peu m’importe le tonnerre !

Junon.

Allons, de la jalousie !

Sémélé.

Non, Béroé, par Jupiter !

Junon.

Tu jures.

Sémélé.

Par Jupiter, par mon Jupiter !

Junon.

Tu jures, malheureuse !

Sémélé, (avec anxiété).

Qu’as-tu donc, Béroé ?

Junon.

Prononce encore une fois ce mot qui fait de toi la plus misérable des créatures… Ce n’était pas Jupiter…

Sémélé.

Ce n’était pas Jupiter… Horreur !

Junon.

C’est quelque fourbe rusé de l’Attique qui, sous le masque d’un Dieu, t’a ravi l’innocence, la pureté, l’honneur. (Sémélé se laisse tomber.) Oui, tombe pour ne te relever jamais, qu’une nuit éternelle te voile la lumière ! Qu’un silence éternel règne autour de toi ! Reste à jamais ici immobile comme un roc ! Oh !