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là règne l’argent, Dieu de la terre. Mais là, le rayon de soleil ne se reflète pas dans l’eau des torrents, dans le miroir paisible des ruisseaux.

À la porte des anges, le mendiant est plus splendide que nous autres hommes du Nord, car il voit Rome, la ville éternelle, la ville unique. Une éclatante beauté l’environne, un autre ciel lui apparaît dans le dôme merveilleux de Saint-Pierre ; mais avec tout son éclat, Romme n’est que le tombeau du passé ; il n’y a de vie que dans la plante fraîche qu’une heure propice fait éclore.

Ailleurs, il se passe de plus grands événements que dans le cercle restreint de notre vie ; mais plus rien de nouveau sous le soleil. Nous voyons s’enfuir devant nous la grandeur de tous les temps sur les tablettes de l’histoire du monde. La vie n’est qu’une répétition des mêmes choses ; la fantaisie seule est toujours jeune. Ce qui n’a jamais été nulle part, cela seul ne vieillira jamais.