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de grandes choses, leur alliance en produit de plus grandes encore. Un même esprit anime des milliers de bras, un même cœur, brûlant d’une pensée ardente, palpite dans des milliers de poitrines, il palpite pour la patrie et s’enflamme pour la loi des aïeux ; sur ce sol chéri reposent leurs cendres vénérées. Les Dieux descendent du ciel et établissent leurs demeures dans une enceinte consacrée. Ils viennent apportant des dons précieux : Cérès, la première, avec les présents de la charrue ; Hermès avec l’ancre du commerce, Bacchus avec la vigne, Minerve avec les rameaux verts de l’olivier et Poséidon avec le cheval de guerre ; Cybèle arrive avec son char attelé de lions et reçoit le droit de cité. Pierres saintes, c’est de vous que sont sortis les tuteurs de l’humanité, de vous les mœurs, les arts répandus dans les îles lointaines ; près de ces portes paisibles les sages ont prononcé leurs sentences, les héros se sont précipités dans les combats pour défendre leurs pénates. Sur les murs on voyait les mères avec leurs enfants suivant l’armée de leurs regards jusqu’à ce qu’elle disparût dans le lointain ; elles tombaient à genoux devant les autels des Dieux, elles imploraient le succès et la gloire, elles imploraient le retour de ceux qu’elles aimaient ; et vous obteniez, ô braves guerriers, le succès et l’honneur, mais vous ne reveniez pas ; la pierre raconte vos