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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

ciple bien-aimé, Aristote composa l’Hymne à la vertu qui lui assure le premier rang parmi les poètes lyriques de son siècle et dont on a dit qu’il était l’une des plus sublimes inspirations du génie antique.

Plus tard Aristote éleva à Hermias un mausolée dans le temple de Delphes et y fit graver cette inscription qui nous a été conservée par Diogène Laerce :

« Un roi de Perse, violateur des lois, fit mourir celui dont on voit ici l’image. Un ennemi généreux l’eût vaincu par les armes : ce traître le surprit sous le voile de l’amitié. »

Après avoir quitté Atarne, Aristote se rendit à Mitylène, où il épousa Pythias, la sœur de son ami ; il en eut une fille qui fut nommée comme sa mère. En 343, Philippe, avec lequel il était lié depuis l’enfance, l’appela en Macédoine pour lui confier l’éducation de son fils Alexandre. Aristote resta huit ans auprès de son royal élève, puis il retourna à Athènes où il fonda l’école de philosophie si célèbre sous le nom de Lycée.

Il enseignait en se promenant ; de là le surnom de Péripatéticien qu’on donne aussi à son système et à ses disciples. Le matin, ses leçons s’adressaient aux élèves les plus avancés et avaient pour objet les questions les plus difficiles ; le soir, elles étaient faites pour le plus grand nombre, et l’enseignement était plus accessible et plus brillant.

Ce fut à ce moment qu’Aristote publia ses principaux ouvrages. Nous n’avons pas à les énumérer ici, nous dirons seulement qu’ils sont