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il fit à tous ses amis de riches présents et leur donna des maisons et des gouvernements. Mais, jaloux surtout de se montrer généreux envers les Grecs, il leur écrivit que toutes les tyrannies étaient dès ce moment abolies dans la Grèce et que les peuples se gouverneraient désormais par leurs lois. Il manda en particulier aux Platéens qu’il ferait rebâtir leur ville, parce que leurs ancêtres avaient cédé leur territoire aux Grecs, afin d’y combattre pour la liberté commune. Il envoya aux habitants de Crotone, en Italie, une partie des dépouilles, pour honorer le souvenir du zèle et de la valeur de l’athlète Phayllus, qui, dans la guerre des Mèdes, quand les autres Grecs d’ Italie abandonnaient les véritables Grecs, qu’ils croyaient perdus sans retour, équipa une galère à ses frais et se rendit à Salamine pour partager le péril de la Grèce : tant Alexandre favorisait toute espèce de vertu et gardait fidèlement le souvenir des belles actions !

XLIX. Il eut bientôt soumis toute la Babylonie ; et, en la parcourant, il admira surtout dans la province d’Ecbatane un gouffre d’où sortaient continuellement, comme d’une source inépuisable, des ruisseaux de feu. Il vit avec le même étonnement une source de naphte si abondante, qu’en se débordant elle formait,