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Tyr sera à toi. On montre encore la fontaine près de laquelle il vit en songe ce satyre.

XXXIII. Vers le milieu du siége il alla faire la guerre aux Arabes qui habitent l’Anti-liban. Il y courut risque de la vie, pour avoir attendu son précepteur Lvsimachus, qui avait voulu le suivre à cette expédition, en disant qu’il n’était ni plus vieux, ni moins courageux que Phénix, qui avait accompagné Achille au siége de Troie. Quand on fut au pied de la montagne, Alexandre quitta les chevaux pour la monter à pied. Ses troupes le devancèrent de beaucoup ; et comme il était déjà tard, que les ennemis n’étaient pas loin, il ne voulut pas abandonner Lysimachus, à qui la pesanteur de son corps rendait la marche difficile ; mais, en l’encourageant et le portant à moitié, il ne s’aperçut pas qu’il s’était séparé de son armée, qu’il n’avait avec lui que très peu de monde, et que, par une nuit obscure et un froid très piquant, il était engagé dans des lieux difficiles. Il vit de loin un grand nombre de feux que les ennemis avaient allumés de côté et d’autre. Se confiant à sa légèreté naturelle ; accoutumé, en travaillant lui-même, à soutenir les Macédoniens dans leurs peines, il courut à ceux des Barbares dont les feux étaient le plus proche, en perça de son épée deux qui étaient assis auprès du feu ; et,