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toute l’Asie, qu’il avait été forcé de céder aux Romains, par le traité que Sylla avait fait avec lui. Sertorius, ayant reçu ces ambassadeurs, assembla son conseil, qu’il appelait le sénat ; ils furent tous d’avis d’accepter avec joie les propositions de Mithridate, puisqu’il ne demandait qu’un vain nom, qu’un titre inutile de ce qui ne leur appartenait pas, et qu’il leur donnait en échange les choses dont ils avaient le plus grand besoin. Mais Sertorius rejeta ce conseil ; il dit qu’il laisserait volontiers à Mithridate la Bithynie et la Cappadoce, pays toujours gouvernés par des rois, et où les Romains n’avaient rien à prétendre ; mais qu’une province qu’il avait enlevée aux Romains qui la possédaient à plus juste titre, qu’il avait perdue ensuite dans la guerre, vaincu par Fimbria, et qu’il venait de céder à Sylla par un traité, il ne souffrirait jamais qu’elle rentrât sous sa domination : « Car, ajouta-t-il, je veux que Rome s’agrandisse par mes victoires, et je ne veux pas devoir mes victoires à l’affaiblissement de Rome. Un homme de cœur ne désire qu’une victoire honorable, et il ne a voudrait pas sauver sa vie même par des moyens honteux. »

XXVII. Cette réponse, rapportée à Mithridate, le frappa d’étonnement : « Quels ordres