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accès, et va inutilement de côté et d'autre, en faisant à ces Barbares de vaines menaces. Tout à coup il s'aperçoit que le vent fait élever de cette terre une grande quantité de poussière, et la porte vers l'entrée du coteau, qui, comme je l'ai déjà dit, est tournée du côté du nord. Le vent qui souffle du pôle arctique, et qu'on nomme Cécias, est celui qui règne le plus souvent dans ce pays ; il s'élève naturellement de ces plaines humides et des montagnes voisines toujours couvertes de neige. On était alors en plein été ; et ce vent, entretenu par la fonte des glaces du nord, soufflant avec plus de force, procurait pendant le jour une fraîcheur agréable, utile à ces Barbares et à leurs troupeaux. Sertorius ayant réfléchi sur cette circonstance locale, instruit d'ailleurs par les naturels du pays, ordonne à ses soldats d'apporter de cette terre fine et cendreuse, et de la mettre en monceaux devant l'entrée de ces cavernes. Les Barbares, qui crurent que c'était une levée qu'il faisait pour les attaquer, s'en moquèrent. Sertorius, après que ses soldats eurent ainsi travaillé jusqu'à la nuit, les fit rentrer dans le camp. Au point du jour il souffla d'abord un vent doux, qui commença par enlever les parties les plus fines de la terre qu'ils avaient entassée, et à la répandre dans l'air