Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

très mauvaise nuit, et mourut le matin, laissant de Métella deux enfants en bas âge. Après sa mort, Valéria accoucha d’une fille qui fut nommée Posthuma ; car les Romains appellent posthumes les enfants qui naissent après la mort de leur père.

XXXVIII. Il avait à peine expiré, que plusieurs citoyens se liguèrent avec le consul Lépidus pour empêcher qu’on ne lui fît les obsèques qui convenaient à un homme de son rang. Mais Pompée, quoiqu’il eût à se plaindre de Sylla, car il était le seul de ses amis qu’il n’eût pas nommé dans son testament, fit tant par ses prières et son crédit auprès des uns, par ses menaces auprès des autres, qu’il les obligea de renoncer à leur projet. Ayant fait porter le corps à Rome, il assura à son convoi une entière liberté, et fit rendre à Sylla tous les honneurs convenables. Les femmes, dit-on, apportèrent une si grande quantité d’aromates, qu’outre ceux qui étaient contenus dans deux cent dix corbeilles, on fit, avec du cinnamome et de l’encens le plus précieux, une statue de Sylla de grandeur naturelle, et celle d’un licteur qui portait les faisceaux devant lui. Le jour des funérailles, le temps fut, dès le matin, fort nébuleux, et faisait craindre une grosse pluie ; on attendit jusqu’à la neuvième