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XXXVII. Sylla prévit sa mort, et l’annonça même en quelque sorte dans ses Commentaires : car, deux jours avant de mourir, il mit la dernière main au vingt-deuxième livre, où il rapporte que les Chaldéens lui avaient prédit qu’après avoir mené une vie glorieuse, il mourrait au plus haut point de sa prospérité. Il ajoute que son fils, mort peu de jours avant Métella, lui apparut en songe, vêtu d’une méchante robe, et que, s’approchant de lui, il l’avait pressé de terminer toutes ses affaires, et de venir avec lui auprès de sa mère Métella, pour vivre avec elle en repos et libre de tout soin. Ce songe ne l’empêcha pas de s’occuper des affaires publiques : dix jours avant sa mort, il apaisa une sédition qui s’était élevée entre les habitants de Dicéarchie, et leur donna des lois qui leur prescrivaient la manière dont ils devaient se gouverner. La veille même de sa mort, ayant su que le questeur Granius, qui devait au trésor public une somme considérable, différait de la payer, et attendait sa mort pour en frustrer la république, il le fit venir dans sa chambre, et ordonna à ses domestiques de le prendre et de l’étrangler. Dans les efforts que fit Sylla en criant et s’agitant avec violence, son abcès creva, et il rendit une grande quantité de sang. Cette perte ayant épuisé ses forces, il passa une