Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/266

Cette page n’a pas encore été corrigée

Métellus, osa lui demander en plein sénat quel serait enfin le terme de tant de maux, et jusqu’où il se proposait de les pousser, afin qu’on sût au moins quand on n’aurait plus à en craindre de nouveaux. « Nous ne vous demandons pas, ajouta-t-il ; de sauver ceux que vous avez destinés à la mort, mais de tirer de l’incertitude ceux que vous avez résolu de sauver. » Sylla lui ayant répondu qu’il ne savait pas encore ceux qu’il laisserait vivre : « Eh bien ! reprit Métellus, déclarez-nous donc quels sont ceux que vous voulez sacrifier. - C’est aussi ce que je ferai, » repartit Sylla. Quelques historiens disent que la dernière réplique ne fut pas de Métellus, mais d’un certain Aufidius, un des flatteurs de Sylla. Il commença donc par proscrire quatre-vingts citoyens, sans en avoir parlé à aucun des magistrats. Comme il vit que l’indignation était générale, il laissa passer un jour, et publia une seconde proscription de deux cent vingt personnes, et une troisième de pareil nombre. Ayant ensuite harangué le peuple, il dit qu’il avait proscrit tous ceux dont il s’était souvenu ; et que ceux qu’il avait oubliés, il les proscrirait à mesure qu’ils se présenteraient à sa memoire. Il comprit dans ces listes fatales ceux qui avaient reçu et sauvé un proscrit, punissant