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Cette victoire, à ce qu’il dit lui-même, retint ses soldats auprès de lui, les empêcha de se retirer dans leurs villes, et leur inspira le plus grand mépris pour les armées ennemies, qui leur étaient cependant très supérieures en nombre. Il ajoute que, dans la ville de Silvium, un esclave de Pontius, transporté d’une fureur divine, vint au-devant de lui, et l’assura qu’il venait de la part de Bellone lui annoncer la victoire ; mais que, s’il ne se hâtait pas, le Capitole serait brûlé : ce qui arriva en effet le jour même que cet homme l’avait prédit, c’est-à-dire le six du mois appelé alors Quintilis, et nommé depuis juillet. Marcus Lucullus, un des lieutenants de Sylla, campé auprès de Fidentia avec seize cohortes, en avait cinquante à combattre. Il se fiait assez à la bonne volonté de ses soldats ; mais, comme la plupart n’avaient pas d’armure complète, il balançait d’en venir aux mains avec l’ennemi. Pendant qu’il délibérait sans oser prendre son parti, il s’éleva tout à coup un vent doux et léger, qui, enlevant d’une prairie voisine une grande quantité de fleurs, les porta au milieu de ses troupes ; il semblait qu’elles vinssent d’elles-mêmes se placer sur les boucliers et sur les casques des soldats, de manière qu’ils paraissaient, aux yeux de l’autre armée, couronnés