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se jette dans le Céphise, dont le cours, devenu plus rapide par cette jonction, rendait ce poste très sûr pour y placer un camp. Sylla, qui vit les chalcaspides [5] des ennemis se mettre en mouvement pour aller l’occuper, voulut les prévenir et s’en saisir le premier. Il y réussit par l’ardeur et l’activité de ses troupes. Archélaüs, ayant manqué son coup, se tourna contre Chéronée. Quelques habitants, qui servaient dans l’armée de Sylla, l’ayant conjuré de ne pas abandonner cette ville, il y envoya un tribun des soldats, nommé Gabinius [6] , avec une légion, et le fit accompagner de ces Chéronéens, qui, quelque désir qu’ils eussent d’arriver à Chéronée avant Gabinius, ne purent le devancer, tant ce tribun montra, pour sauver leur ville, plus d’affection et plus d’ardeur que ceux mêmes qui désiraient si fort d’être sauvés. Juba nomme ce tribun Éricius, et non Gabinius. Quoi qu’il en soit, c’est ainsi que notre ville fut préservée d’un si grand danger.

XVII. Cependant les Romains recevaient chaque jour de Lébadée et de l’antre de Trophonios des rapports favorables, et des oracles qui leur annonçaient la victoire. Les habitants