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l’ordre d’aucun de leurs généraux, ils saccagèrent Lébadée, dont ils pillèrent le temple et profanèrent l’oracle. Sylla, qui frémissait d’indignation de voir ruiner ces villes sous ses yeux, ne voulut pas du moins laisser ses troupes en repos ; et, pour les occuper, il les obligea de détourner le cours du Céphise et d’ouvrir de grandes tranchées. Il n’exemptait personne de ce travail ; et, les surveillant lui-même, il châtiait avec la dernière sévérité ceux qui se relâchaient, afin qu’excédés de fatigue, ils préférassent à ces travaux pénibles le danger d’un combat. Ce moyen lui réussit. Ils étaient au troisième jour de cet ouvrage, lorsque, Sylla ayant fait la visite des travaux, ils lui demandèrent tous à grands cris de les mener aux ennemis. Il leur répondit que cette demande venait moins du désir de combattre que de leur dégoût du travail ; que, s’ils avaient un véritable désir d’en venir aux mains, ils n’avaient qu’à prendre sur-le-champ leurs armes et aller s’emparer d’un poste qu’il leur montrait de la main. C’était le lieu qu’occupait autrefois la citadelle des Parapotamiens, et qui, depuis que la ville avait été ruinée, n’était plus qu’une colline escarpée, pleine de rochers, et séparée du mont Édylium par la rivière d’Assos, qui, au pied même de la montagne,