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avaient trouvé digne du consulat. Mais Cécilia n’était pas sa première femme ; dans sa jeunesse, il en avait eu une nommée Ilia [4] , dont il lui restait une fille ; il épousa ensuite Élia ; et en troisièmes noces Cécilia (Cloelia), qu’il répudia comme stérile, après avoir pris soin de son honneur et de sa réputation, et l’avoir comblée de présents. Cependant, comme il épousa Métella très peu de jours après, on crut que, pour faire ce nouveau mariage, il avait accusé faussement Cécilia (Cloelia) de stérilité. Au reste, il aima constamment Métella, et eut pour elle les plus grands égards, au point qu’un jour le peuple romain ayant demandé le rappel des partisans de Marius qui avaient été bannis, et voyant que Sylla s’y opposait, la multitude appela Métella à haute voix, et implora sa médiation. Il paraît même qu’après avoir pris Athènes, il ne traita si cruellement les Athéniens que pour les punir d’avoir lancé, du haut de leurs murailles, des traits mordants contre sa femme ; nous en parlerons plus bas.

VII. Sylla, qui ne voyait dans le consulat qu’une dignité commune, au prix de ses prétentions pour l’avenir, désirait ardemment d’être chargé de la guerre contre Mithridate. Il avait pour concurrent Marius, à qui l’ambition et la manie de la gloire, passions qui ne vieillissent jamais, faisaient oublier sa faiblesse et son grand