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actions à cette déesse, prétendant par là les relever et les diviniser en quelque sorte, soit qu’il le fît par vanité, soit qu’il crût réellement que les dieux le guidaient dans toutes ses entreprises. Il a même écrit dans ses Commentaires qu’après avoir bien délibéré sur les actions qu’il projetait de faire, c’était toujours celles qu’il avait hasardées contre ses combinaisons et ses mesures, et en se décidant d’après les circonstances, qui lui avaient le mieux réussi. Quand il ajoute qu’il était plutôt né pour la fortune que pour la guerre, il paraît donner beaucoup plus à son bonheur qu’à sa vertu. Enfin, il voulait être en tout l’ouvrage de la Fortune, et il regardait même comme une des faveurs particulières de cette divinité l’union constante dans laquelle il vécut avec Métellus, qui avait la même dignité que lui et qui fut depuis son beau-père. Au lieu des difficultés qu’il s’attendait à éprouver de sa part, il trouva en lui le collègue le plus doux et le plus modéré. Dans ses Commentaires, il conseille à Lucullus, à qui ils sont dédiés, de regarder comme très certain ce que les dieux lui auront découvert en songe pendant la nuit. Il lui raconte que, lorsqu’il fut envoyé avec l’armée romaine à la guerre sociale, la terre s’entr’ouvrit tout