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CATON.

culier, n’obéissent pas au berger, mais suivent les moutons qui les précèdent. « De même, disait-il aux Romains, quand vous êtes ensemble, vous vous laissez conduire par des hommes dont chacun de vous séparément ne voudrait pas suivre les avis. » Dans un discours qu’il prononça contre l’autorité excessive des femmes : « Tous les hommes, dit-il, gouvernent les femmes ; nous gouvernons tous les hommes, et nos femmes nous gouvernent. » Ce mot semble pris des Apophtegmes de Thémistocle, à qui son fils faisait faire ce qu’il voulait par le moyen de sa mère. « Ma femme, disait-il, les Athéniens gouvernent les autres Grecs ; je gouverne les Athéniens ; vous me gouvernez, et vous êtes gouvernée par votre fils : qu’il use donc sobrement d’une puissance qui, tout fou qu’il est, le met au-dessus de tous les Grecs. » Caton disait que le peuple romain mettait le prix non seulement aux différentes sortes de pourpre, mais encore aux divers genres d’étude. Comme les teinturiers, ajouta-t-il, donnent plus souvent aux étoffes la couleur pourpre, parce qu’elle est la plus recherchée ; de même les jeunes gens apprennent et recherchent avec le plus d’ardeur ce que vous louez davantage. »

XII. « Si c’est par la vertu et la sagesse, di-