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épaules des ennemis, il arma la plus grande partie de ses soldats de casques d’acier poli, sur lesquels les épées des Gaulois ne pouvaient manquer de glisser ou de se rompre. Le bois des boucliers des Romains n’étant pas assez fort pour résister aux coups, il les fit border d’une lame de fer ; il enseigna aussi aux soldats à se servir de longues piques, et à les glisser sous les épées des ennemis, pour prévenir les coups que ces Barbares leur portaient de haut avec violence.

[41] LIV. Les Gaulois, chargés d’un butin immense qui appesantissait leur marche, s’étaient campés assez près de Rome, sur le bord de l’Anio. Camille, étant parti avec son armée, alla placer son camp sur une colline dont la pente était douce, et coupée de plusieurs cavités, dans lesquelles il cacha la plus grande partie de ses troupes, afin que celles qui étaient en vue parussent s’être postées par crainte sur les hauteurs. Pour confirmer les ennemis dans cette opinion, il ne les empêcha pas de venir faire du butin jusqu’au pied de la colline ; il se tint tranquille dans son camp, qu’il avait bien fortifié, jusqu’à ce qu’il eût vu une partie de leurs troupes se disperser pour aller au fourrage, et le reste passer la journée entière dans