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ceux s’y réfugiaient, se ralliant autour de lui, se mettent en bataille, et s’exhortent mutuellement à ne pas abandonner leur général. Il arrête la poursuite des ennemis ; et le lendemain, ayant rangé son armée en bataille, il les charge, les met en fuite ; et, étant entré dans leur camp avec les fuyards, il en fait un grand carnage. Là, il apprend que la ville de Satria a été prise par les Toscans, et que ses habitants, qui tous étaient Romains, ont été passés au fil de l’épée. Alors, renvoyant à Rome son corps d’infanterie, il prend l’élite de ses troupes légères et marche contre les Toscans, qui occupaient Satria ; il les défait, en tue une grande partie, et chasse les autres de la ville.

[38] Il revint à Rome chargé de butin, et prouva, par son exemple, que les peuples les plus sages sont ceux qui, sans s’effrayer du grand âge et de l’état faible d’un général dont ils connaissent l’expérience et le courage, le préfèrent, tout malade qu’il est, et malgré sa répugnance, à ceux qui sont dans la fleur de l’âge, et qui sollicitent avec ardeur le commandement. LI. Aussi les Romains, informés de la révolte des Tusculans, chargèrent-ils encore Camille de cette expédition, en lui laissant le choix de celui de ses cinq collègues qu’il voudrait prendre avec lui. Chacun d’eux demandait avec instance d’être préféré ; mais, contre