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parce qu’il leur a presque toujours causé de grands malheurs. Je n’ignore pas cependant que ce fut vers le temps de la célébration des mystères qu’Alexandre ruina la ville de Thèbes ; et que le 20 de Boédromion, jour où se fait la procession mystérieuse de Bacchus, les Athéniens furent obligés de recevoir une garnison macédonienne. Les Rômains ont eu aussi un même jour heureux et malheureux ; celui où les Cimbres taillèrent en pièces leur armée commandée par Cépion, et où, peu de temps après, sous la conduite de Lucullus, ils défirent Tigrane et les Arméniens. Le roi Attalus et Pompée moururent le même jour qu’ils étaient nés. Il serait facile de rapporter plusieurs exemples de jours alternativement heureux et malheureux pour les mêmes personnes. Mais, depuis la défaite d’Allia, les Romains regardent le jour où elle arriva comme malheureux dans tous les mois, et ce désastre ayant augmenté, comme il est ordinaire, leur crainte et leur superstition, ils ont ajouté dans chaque mois deux autres jours, qui sont aussi réputés malheureux. Mais j’ai traité cette matière plus à fond dans mes Questions romaines.

[20] XXIV. Si les Gaulois, après cette victoire, s’étaient mis, sans perdre un instant, à la poursuite des fuyards, rien ne pouvait sauver Rome d’une ruine entière, ni ses habitants d’un massacre