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le mépris pour les droits sacrés de la religion, qu’il nomma Fabius tribun militaire avec ses deux frères. XXI. À cette nouvelle, les Gaulois, indignés, partent sans délai, et marchent vers Rome avec la plus grande diligence. Leur multitude, l’éclat de leur appareil militaire, leur force, leur fureur, jetaient l’épouvante partout où ils passaient. Les campagnes s’attendaient au plus affreux dégât, et les villes à une ruine totale. Mais, contre l’attente générale, ils ne commirent aucune violence, ils ne pillèrent rien dans les campagnes : et lorsqu’ils passaient près des villes, ils criaient à haute voix qu’ils marchaient à Rome, qu’ils n’étaient en guerre qu’avec les Romains, et qu’ils regardaient tous les autres peuples comme leurs amis. Pendant que les Barbares s’avançaient avec cette précipitation, les tribuns militaires se mirent en marche avec leurs légions, qui n’étaient pas inférieures en nombre aux Gaulois ; elles montaient à quarante mille hommes de pied : mais c’étaient pour la plupart de, nouvelles troupes qui n’avaient jamais été exercées, et qui maniaient les armes pour la première fois. D’ailleurs les généraux négligèrent absolument les dieux ; ils ne songèrent ni à les apaiser par des sacrifices, ni à consulter les devins : devoir si essentiel dans un si grand péril, et sur le point