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et des Volsques. Ces peuples refusent-ils de vous faire part de ce qu’ils possèdent, vous marchez contre eux, vous les réduisez en servitude, et vous détruisez leurs villes. En cela vous ne faites rien d’extraordinaire et d’injuste : vous suivez la plus ancienne de toutes les lois, celle qui donne au plus fort les biens des plus faibles ; loi qui commence à Dieu même, et s’étend jusqu’aux animaux, à qui la nature apprend que le fort doit toujours être mieux partagé que le faible. Cessez donc de montrer tant de compassion pour les Clusiens assiégés, si vous ne voulez pas inspirer aux Gaulois le même sentiment en faveur des peuples que vous opprimez ». XIX. Cette réponse ayant fait juger aux ambassadeurs qu’il n’y avait aucun accommodement à espérer de Brennus, ils entrèrent dans Clusium, relevèrent le courage des assiégés, et les animèrent à faire avec eux une sortie, soit qu’ils voulussent connaître le courage des Barbares, soit leur faire éprouver leur valeur. Les Clusiens étant donc sortis de la ville, il se livra près des murs un combat dans lequel Quintus Ambustus, un des trois Fabius, poussa son cheval contre un Gaulois d’une taille et d’une mine avantageuse, qui s’était avancé hors des rangs. Il ne fut pas d’abord reconnu, parce que dans la vivacité de la mêlée les yeux