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autre Brutus la Gaule qui s'étend aux environs du Pô.

20. Ces dispositions faites, on parla du testament de César et de ses funérailles : Antoine demanda qu'on fît une lecture publique du testament, et qu'on l'enterrât à la vue de tout le peuple, parce que des obsèques faites secrètement et sans aucune distinction pourraient l'irriter. Cassius combattit avec force cette proposition ; Brutus céda, et consentit à la demande d'Antoine. Ce fut de sa part une seconde faute : il en avait fait une première en épargnant Antoine, et fortifiant contre les auteurs de la conjuration un ennemi aussi dangereux que puissant ; celle de laisser à Antoine la faculté de faire, comme il le voudrait, les funérailles de César ne fut pas moins funeste que la première. D'abord le legs de soixante-quinze drachmes par tête que César laissait aux Romains, et le don qu'il faisait au peuple des jardins qu'il avait au-delà du Tibre, à l'endroit où est maintenant le temple de la Fortune, excitèrent dans tous les citoyens une affection singulière pour lui, et de vifs regrets de sa mort. Son corps ayant été porté sur la place, Antoine fit, suivant l'usage, son oraison