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BRUTUS.

maison, à qui l'on trouvait beaucoup de ressemblance avec la statue de l'ancien Brutus. Mais c'en est assez sur cet objet.

III. Caton le philosophe était frère de Servilie, mère de Brutus ; ce fut lui surtout que Brutus se montra jaloux d'imiter, comme son oncle. Il devint même son gendre. On peut dire qu'il n'y avait point de philosophe grec dont Brutus ne connût la doctrine ; mais il donna une préférence marquée à l'école de Platon. Il eut peu d'estime pour la nouvelle et la moyenne Académie, et s'attacha particulièrement à l'ancienne romulus-1 . Aussi eut-il toujours la plus grande admiration pour Antiochus l'Ascalonite[1], dont le frère, nommé Ariston, fut l'ami et le commensal de Brutus. Il était moins instruit que bien d'autres philosophes ; mais il ne le cédait à aucun d'eux en sagesse et en douceur. Empylus, dont Brutus et ses amis parlent souvent dans leurs lettres, comme d'un de ses commensaux, était un orateur qui a laissé sur le meurtre de César un écrit assez court, intitulé Brutus, et qui n'est pas un ouvrage méprisable. Brutus possédait assez bien sa langue pour haranguer les troupes et pour plaider dans le barreau. Il savait aussi la langue grecque ; et l'on voit par

  1. Ascalon était dans la Palestine.