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capitaines de l'or et de l'argent, de riches dépouilles, et une grande puissance ; mais que Cicéron était le seul qui eût assuré son salut et sa tranquillité ; en éloignant de sa patrie un si affreux danger. Ce qu'on trouvait de plus admirable, ce n'était pas d'avoir prévenu l'exécution d'un horrible complot, et d'avoir fait punir les coupables ; mais d'avoir su, par les moyens les moins violents, étouffer la plus vaste conjuration qui eût jamais été formée, et de l'avoir éteinte sans sédition et sans trouble. Car le plus grand nombre de ceux que Catilina avait rassemblés autour de lui n'eurent pas plutôt appris le supplice de Lentulus et de Céthégus, qu'ils abandonnèrent leur chef ; et lui-même ayant combattu contre Antoine avec ceux qui lui étaient restés fidèles, fut défait et périt avec toute son armée.

XXIII. Cependant il se tramait des intrigues contre Cicéron ; on parlait mal de lui ; et des hommes mécontents de ce qu'il avait fait formaient le dessein de le perdre. À leur tête étaient César, Métellus et Bestia, désignés l'un préteur, et les deux autres tribuns, pour l'année suivante. Lorsqu'ils entrèrent en charge, il restait encore quelques jours à Cicéron jusqu'à l'expiration de son consulat ; ils ne voulurent