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comme s’il eût eu l’intention de se rendre ; et de deux qui s’approchèrent, l’un eut l’épaule abattue d’un coup d’épée ; l’autre, blessé au visage, prit la fuite. Cassius, secouru par ses compagnons, eut le bonheur de s’échapper. Dans la Grande-Bretagne, les chefs de bande s’étaient engagés dans un fond marécageux et plein d’eau, où ils étaient attaqués vivement par les ennemis. Un soldat de César, sous les yeux mêmes du général se jetant au milieu des Barbares, fait des prodiges incroyables de valeur, les oblige de prendre la fuite et sauve les officiers. Ensuite, il passe le marais le dernier, traverse avec la plus grande peine cette eau bourbeuse, partie à la nage, partie en marchant, et gagne l’autre rive, mais avec le chagrin d’avoir laissé son bouclier. César, qui ne pouvait trop admirer son courage, court à lui avec toutes les démonstrations de la joie la plus vive ; mais le soldat, la tête baissée et les yeux baignés de larmes, tombe aux pieds de César et lui demande pardon d’être revenu sans son bouclier. En Afrique, Scipion s’était emparé d’un vaisseau de César, monté par Granius Pétron, qui venait d’être nommé questeur. Scipion fit massacrer tout l’équipage, et dit au questeur qu’il lui donnait la vie. Granius répondit que les soldats de César étaient accoutumés à donner