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rien dire ; et César voyant non seulement les principaux citoyens révoltés de cette indignité, mais le peuple lui-même, par respect pour la vertu de Caton, le suivre dans un morne silence, fit prier sous main un des tribuns d’enlever Caton à ses licteurs. Après un tel acte de violence, très peu de sénateurs l’accompagnèrent au sénat ; la plupart, offensés de sa conduite, se retirèrent. Considius, un des plus âgés de ceux qui l’y avaient suivi, lui dit que les sénateurs n’étaient pas venus, parce qu’ils avaient craint ses armes et ses soldats. « Pourquoi donc, reprit César, cette même crainte ne vous fait-elle pas rester chez vous ? — Ma vieillesse, repartit Considius, m’empêche d’avoir peur ; le peu de vie qui me reste n’exige pas tant de précaution. » Mais tous les actes de son consulat, aucun ne lui fit plus de tort que d’avoir fait nommé tribun du peuple ce même Clodius qui l’avait déshonoré en violant les veilles secrètes et mystérieuses que les dames romaines célébraient dans sa maison ; cette élection avait pour motif la ruine de Cicéron et, César ne partit pour son gouvernement qu’après l’avoir brouillé avec Clodius, et l’avoir fait bannir de l’Italie.

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Voilà les actions de sa vie qui précédèrent son commandement dans les Gaules. Les