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ne se passa point sans combats ; il débarquait souvent pour aller attaquer les villes qui se trouvaient sur sa route et soumettait les pays des environs.

LXXXIV. Mais au siége de la ville des Malles, les plus belliqueux des Indiens, il se vit au moment d’être mis en pièces. Après avoir chassé à coups de traits les ennemis de dessus les murailles, il y monta le premier par une échelle qui rompit sous lui quand il fut au haut du mur. Les Barbares, du pied de la muraille, lançaient sur lui leurs flèches ; il n’avait été suivi que d’un très petit nombre d’officiers ; tout-à-coup, ramassant ses forces, il s’élance au milieu des ennemis, et par bonheur il tombe sur ses pieds. Au bruit que ses armes firent dans la chute, à l’éclat qu’elles jetaient, les Barbares crurent voir un éclair rapide ou un fantôme menaçant qui le précédait, et, par l’effroi qu’ils en eurent, ils prirent la fuite et se dispersèrent. Mais quand ils ne virent avec lui que deux écuyers, ils revinrent sur leurs pas, le chargèrent à coups d’épées et de piques, et, malgré la défense la plus vigoureuse, il reçut plusieurs blessures à travers ses armes. Un de ces Barbares, qui se tenait plus loin, lui décocha une flèche avec tant de raideur et de violence, qu’elle perça la cuirasse et pénétra dans les côtes au-