Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

nomma point Callisthène ; et Alexandre lui-même, en écrivant tout de suite à Cratère, à Attalus et à Alcétas, les détails de cette conjuration, leur dit que ces jeunes gens, appliqués à la torture, avaient déclaré qu’ils étaient seuls les auteurs du complot, et que nul autre qu’eux n’en avait eu le secret. Mais depuis, dans une lettre à Antipater, il accuse Callisthène de complicité. « Les jeunes gens, dit-il, ont été lapidés par les Macédoniens ; mais je punirai moi-même le sophiste, et ceux qui me l’ont envoyé, et ceux qui ont reçu les assassins dans leurs villes. » Cette lettre faisait voir sa mauvaise volonté contre Aristote, auprès duquel Callisthène avait été élevé, comme étant son proche parent par Héro sa mère, nièce d’Aristote. On parle diversement du genre de sa mort : les uns disent qu’Alexandre le fit mettre en croix ; d’autres, qu’il mourut de maladie dans sa prison. Suivant Charès, après qu’il eut été arrêté, on le garda sept mois dans les fers, pour être jugé en plein conseil, en présence d’Aristote. Mais, lorsque Alexandre fut blessé dans un combat contre les Malliens Oxydraques, peuples de l’Inde, ce philosophe mourut en prison d’un excès de graisse et de la maladie pédiculaire ; ce qui n’arriva que longtemps après. Démarate de Corinthe, quoique