Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

et réglées pour accorder leurs mois avec l’année ; et il en résultait que leurs sacrifices et leurs fêtes, en reculant peu à peu, se trouvaient successivement dans des saisons entièrement opposées à celles de leur établissement. Bien plus, au temps de César, où l’année solaire était seule en usage, le commun des citoyens n’en connaissait pas la révolution ; les prêtres, qui seuls avaient la connaissance des temps, ajoutaient tout à coup, sans qu’on s’y attendît, un mois intercalaire, qu’ils appelaient Mercédonius, que le roi Numa avait imaginé ; mais qui n’était qu’un faible remède, dont l’effet avait peu d’influence sur les erreurs qui, comme on l’a dit dans la vie de ce prince, avaient lieu dans le calcul de l’année. César ayant proposé cette question aux plus savants philosophes et aux plus habiles mathématiciens de son temps, publia, d’après les méthodes déjà trouvées, une réforme particulière et exacte, dont les Romains font encore usage, et qui prévient une partie des erreurs auxquelles les autres peuples sont sujets, sur l’inégalité qui a lieu entre les mois et les années. Cependant ses envieux, et ceux qui ne pouvaient souffrir sa domination, en prirent sujet de le railler. Cicéron, si je ne me trompe, ayant entendu dire à quelqu’un que la constellation de la Lyre se lèverait le lendemain : «