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le palais d’Alexandrie. Comme elle ne pouvait y entrer sans être reconnue, elle s’enveloppa dans un paquet de hardes, qu’Apollodore lia avec une courroie, et qu’il fit entrer chez César par la porte même du palais.

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Cette ruse de Cléopâtre fut, dit-on, le premier appât auquel César fut pris ; il en conçut une idée favorable de son esprit, et, vaincu ensuite par sa douceur, par les grâces de sa conversation, il la réconcilia avec son frère, à condition qu’elle partagerait le trône. Dans le festin qui suivit cette réconciliation, un des esclaves de César, qui était son barbier, et l’homme le plus timide et le plus soupçonneux, en parcourant tout le palais, en prêtant l’oreille à tout, en examinant tout ce qui se passait, découvrit que Pothin et Achillas, général des troupes du roi, dressaient une embûche à César pour se défaire de lui. César, en ayant eu la preuve, plaça des gardes autour de la salle et fit tuer Pothin. Achillas, s’étant sauvé à l’armée, suscita contre César une guerre difficile et dangereuse, dans laquelle, avec très peu de troupes, il eut à résister à une ville puissante et à une nombreuse armée. Le premier danger auquel il se vit exposé fut la disette d’eau ; les ennemis avaient bouché tous les aqueducs qui pouvaient lui en fournir. Il courut un second