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êtes mal, espérez un meilleur sort. » La veille de la bataille, il visitait lui-même les gardes, lorsque, sur le minuit, on aperçut en l’air une traînée de feu qui, passant par-dessus le camp de César, se changea tout à coup en une flamme vive et éclatante, et alla tomber dans le camp de Pompée. Quand on posa les gardes du matin, on reconnut qu’une sorte de terreur panique s’était répandue parmi les ennemis ; mais César, qui ne s’attendait pas à combattre ce jour-là, avait donné le signal de décamper, pour se retirer vers la ville de Scotuse. Déjà les tentes étaient levées, lorsque ses coureurs vinrent lui dire que les ennemis se disposaient au combat. Cette nouvelle le comble de joie, et, après avoir fait sa prière aux dieux, il range ses troupes en bataille, et les divise en trois corps. Il donne à Domitius Calvinus le commandement du centre, met Antoine à la tête de l’aile gauche, et se place lui-même à la droite, afin de combattre avec la dixième légion. La cavalerie des ennemis était opposée à cette aile droite ; et César, qui craignait leur nombre et l’éclat de leurs armes, tira secrètement de sa dernière ligne six cohortes qu’il plaça derrière son aile droite, après leur avoir prescrit ce qu’elles devaient faire quand la cavalerie ennemie viendrait à la charge. Pompée