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de ne pas manger des figues de Tusculum, pour ne pas dépouiller Pompée du pouvoir absolu. Afranius, nouvellement arrivé d’Espagne, où il s’était fort mal conduit, et qu’on accusait d’avoir vendu et livré son armée, lui demanda pourquoi il n’allait pas combattre contre ce marchand qui avait acheté de lui ses gouvernements. Tous ces propos ayant forcé Pompée de se déterminer à combattre, il se mit à la poursuite de César.

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Celui-ci avait éprouvé les plus grandes difficultés dans les premiers jours de sa marche. Personne ne voulait lui fournir des vivres ; et sa dernière défaite lui attirait un mépris général ; mais lorsqu’il eut pris la ville de Gomphes en Thessalie, il eut des vivres en abondance pour son armée, qui fut guérie même de sa maladie d’une manière fort étrange. Ses soldats ayant trouvé une quantité prodigieuse de vin, en burent avec excès, et, se livrant à la débauche, ils célébrèrent, dans tout le chemin, une espèce de bacchanale. Cette ivresse continuelle chassa la maladie, qui venait d’une cause contraire, et changea entièrement la disposition de leur corps. Quand les deux généraux furent entrés dans la Thessalie, et qu’ils eurent assis leur camp l’un vis-à-vis de l’autre, Pompée revint d’autant plus volontiers