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contrées. Tout se réunissait pour la rendre terrible : une jeunesse aussi nombreuse que brillante, une immense quantité d’armes rassemblées de toutes parts, les fonds énormes qu’ils avaient faits, les places fortes dont ils s’étaient assurés, les lieux presque inaccessibles dont ils avaient faits leurs retraites : on était d’ailleurs dans le fort de l’hiver ; les rivières étaient glacées, les forêts couvertes de neige ; les campagnes inondées étaient comme des torrents ; les chemins, ou ensevelis sous des monceaux de neige, ou couverts de marais et d’eaux débordées, étaient impossibles à reconnaître. Tant de difficultés faisaient croire aux Gaulois que César ne pourrait les attaquer. Entre les nations révoltées, les plus considérables étaient les Arverniens et les Carnutes, qui avaient investi de tout le pouvoir militaire Vercingétorix, dont les Gaulois avaient massacré le père parce qu’ils le soupçonnaient d’aspirer à la tyrannie. Ce général, après avoir divisé son armée en plusieurs corps, et établi plusieurs capitaines, fit entrer dans cette ligue tous les peuples des environs, jusqu’à la Saône ; il pensait à faire prendre subitement les armes à toute la Gaule, pendant qu’à Rome on préparait un soulèvement général contre César. Si le chef des Gaulois eût différé son entreprise, jusqu’à ce que