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semblant de fuir, et, ayant trouvé un poste commode pour tenir tête avec peu de monde à une armée nombreuse, il fortifia son camp, défendit à ses soldats de tenter aucun combat, fit élever de grands retranchements et boucher les portes, afin que cette apparence de frayeur inspirât aux généraux ennemis encore plus de mépris pour lui. Son stratagème lui réussit : les Gaulois, pleins de confiance, viennent l’attaquer séparés et sans ordre ; alors il fait sortir sa troupe, tombe sur les Barbares qu’il met en fuite, et en fait un grand carnage. Cette victoire éteignit tous les soulèvements des Gaulois dans ces quartiers-là ; César, pour en prévenir de nouveaux, se portait avec promptitude partout où il voyait quelque mouvement à craindre. Pour remplacer les légions qu’il avait perdues, il lui en était venu trois d’Italie, dont deux lui avaient été prêtées par Pompée, et la troisième venait d’être levée dans la Gaule aux environs du Pô.

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Cependant on vit tout à coup se développer, au fond de la Gaule, des semences de révolte, que les chefs les plus puissants avaient depuis longtemps répandues en secret parmi les peuples les plus belliqueux, et qui donnèrent naissance à la plus grande et à la plus dangereuse guerre qui eût encore eu lieu dans ces