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après les avoir mis en déroute, il eut encore un plus grand combat à soutenir pour forcer leur camp : outre qu’ils y avaient fait avec leurs chariots un fort retranchement, et que ceux qu’il avait rompus s’y étaient ralliés, leurs enfants et leurs femmes s’y défendirent avec le dernier acharnement ; ils se firent tous tailler en pièces, et le combat finit à peine au milieu de la nuit. Il ajouta à l’éclat de cette victoire un succès plus glorieux encore : ce fut de réunir tous les Barbares qui avaient échappé au carnage, de les faire retourner dans le pays qu’ils avaient abandonné, pour rétablir les villes qu’ils avaient brûlées : ils étaient plus de cent mille. Son motif était d’empêcher que les Germains, voyant ce pays désert, ne passassent le Rhin pour s’y établir.

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La seconde guerre qu’il entreprit eut pour objet de défendre les Celtes contre les Germains. Il avait fait, quelque temps avant, reconnaître à Rome Ariovistus, leur roi, pour ami et pour allié des Romains ; mais c’étaient des voisins insupportables pour les peuples que César avait soumis, et l’on ne pouvait douter qu’à la première occasion, peu contents de ce qu’ils possédaient, ils ne voulussent s’emparer du reste de la Gaule. César s’étant aperçu que ses capitaines, les plus jeunes surtout et les plus nobles,