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VIE

beaucoup de pratiques usitées chez les Romains et même chez les Grecs, que nous ignorerions sans lui. Ce qui rend ces deux ouvrages plus curieux, c’est que non content de rapporter les faits, il en recherche l’origine, et s’applique à en découvrir les causes physiques, morales ou politiques. Il est vrai qu’il n’est pas toujours heureux dans celles qu’il adopte sur les coutumes des Romains ; mais alors on a pour se garantir de l’erreur les auteurs de cette nation, dont on doit naturellement préférer le témoignage à celui de Plutarque.

XXXIX. De tous ceux de ses ouvrages que le temps a respectés, il n’en est pas de plus instructif et de plus amusant que ses Propos de table ou ses Mélanges ; il nous en a laissé neuf livres, dont le quatrième est imparfait. La multitude et la variété des sujets qu’il y traite, la sagacité avec laquelle il discute les questions, souvent assez subtiles, sur des points de physique, de médecine, de morale, de politique, d’histoire, d’antiquités et de littérature, en fout un recueil très varié, très piquant, et prouvent autant l’agrément de son esprit que l’étendue de ses connaissances. À la vérité il se trompe souvent sur les questions de physique, comme je l’ai observé ; mais ces erreurs sont rachetées par une foule