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DE PLUTARQUE.

cité plus haut l’interprétation qu’il donne de ce mot Ei, qu’il explique par ceux-ci, vous êtes un ; explication qui contient la métaphysique la plus pure et la plus lumineuse. Il examine, dans le second Traité, pourquoi la Pythie ne rendait plus ses oracles en vers ; mais cette question en occupe à peine la moitié : le reste est employé à des digressions qu’amène la curiosité des étrangers à qui les prêtres de Delphes montrent les statues et les ornemens du temple. Ces digressions cependant ne sont pas tout-à-fait étrangères au sujet, et ont le mérite d’y semer de la variété. La cause de la cessation des oracles est le sujet du troisième ; question importante qui a été agitée par les anciens et par les modernes, et qui, parmi ces derniers, a donné lieu à des écrits contradictoires ; mais cette question ne remplit que la très petite partie du dialogue ; il y recherche beaucoup plus les causes de la divination et de l’enthousiasme prophétique. Il est vrai qu’il a su lier ces deux objets, en montrant qu’ils tiennent en partie l’un et l’autre à des causes physiques sujettes à des vicissitudes qui ont pu faire cesser quelques oracles. Il y a fait entrer des digressions un peu longues ; et celle qui regarde la pluralité des mondes, outre qu’elle est fort abstraite, ne tient que de loin