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VIE

amour pour la vertu, par le désir le plus vrai du bonheur des hommes, par tous les sentimens honnêtes qui éclatent dans ces deux ouvrages. Ils sont suivis d’un opuscule où il examine si les épicuriens ont raison de dire qu’il faut cacher sa vie, c’est-à-dire, vivre dans l’obscurité. Il soutient le contraire : et par des considérations morales prises de l’intérêt particulier de l’homme et du bien commun de la société, il montre qu’il est utile d’être connu et de servir la patrie par ses talens. Je ne parle point du Traite des fleuves et des montagnes, la plus misérable de toutes les compilations, qui nest qu’un tissu des récits les plus absurdes et les plus incroyables, rapportés sur le témoignage des auteurs les plus suspects, dont plusieurs peut-être n’ont jamais existé. Cet ouvrage est absolument indigne de Plutarque, et on ne saurait sans injustice le lui attribuer.

XXXVI. Les ouvrages mythologiques ne sont pas la classe la moins intéressante de cette collection. Les recherches sur l’inscription Ei du temple de Delphes paraissent au premier coup d’œil un sujet peu important ; mais Plutarque y a mis beaucoup d’intérêt par le grand nombre d’objets qu’il y fait entrer. Il y discute des points d’histoire, de mythologie, de physique, de géométrie et de métaphysique. J’ai