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DE PLUTARQUE.

daire,, que la cause matérielle dont les êtres ont été formés par la cause intelligente et spirituelle, principe unique et universel de tout ce qui existe. Il me semble que ce dernier sentiment est le seul admissible, et je ne vois pas comment on pourrait expliquer autrement, soit le passage de Plutarque qu’on vient de lire, soit ceux qu’on trouve dans plusieurs autres philosophes. Enfin ce qui me paraît devoir trancher la question, c’est l’autorité même de saint Paul, qui reproche à ces philosophes qu’ayant connu par les ouvrages visibles de Dieu ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité, ils ne Font pas glorifié comme Dieu, et ont retenu la vérité dans l’injustice, en sorte qu’ils sont inexcusables.

XXVII. Mais, dira-t-on peut-être, si Plutarque avait eu des idées si justes et si grandes de la Divinité, serait-il resté toujours attaché aux erreurs de la philosophie payenne ? n’aurait-il pas renoncé au culte absurde du polythéisme pour faire ouvertement profession du dogme de l’unité d’un Dieu ? Il est sans doute étonnant qu’après la connaissance qu’il manifeste de la vraie nature de Dieu dans le passage que nous avons cité, il ait persévéra jusqu’à la fin de sa vie dans l’attachement à un culte aussi déraisonnable que celui de l’idolâ-