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DE PLUTARQUE.

les avantages qui vous restent. » On doit juger encore de l’aisance dans laquelle il vivait, par le bonheur qu’il eut de ne jamais emprunter. Dans un traité qui a pour titre, qu’Il ne faut pas emprunter à usure, après avoir peint avec force la rapacité des usuriers, il ajoute : « Ne croyez pas, quand je parle ainsi, que j’aie des motifs personnels de vengeance contre les usuriers : ils n’ont jamais emmené mes bœufs ni mes chevaux. » Cette heureuse indépendance pouvait bien être aussi l’effet de la sagesse de son administration domestique, plus encore que celui de sa richesse. Car on a vu, dans tous les temps, les gens les plus riches se rendre les esclaves des usuriers, et en devenir souvent les victimes. Au contraire, une honorable économie fournit à une dépense considérable, et donne même de grands moyens de bienfaisance, en faisant retrouver dans la frugalité ce qui manque du côté de la fortune.

XVIII. Nous n’avons pas plus de certitude sur l’année de la mort de Plutarque que sur celle de sa naissance. Les anciens gardent le silence sur ce point, et les opinions des modernes sont partagées : les uns le font mourir dans les premières années du règne d’Adrien, vers Tan 120 de J.-C ; d’autres sur la fin de ce règne, l’an 134 de notre ère. Il y en a qui