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le droit de bourgeoisie à Athènes. Elle n’accorde ce droit qu’à des gens bannis à perpétuité de leur pays ou qui seraient venus s’établir à Athènes avec toute leur famille pour y exercer un métier. Le but de cette loi n’était pas, dit-on, d’éloigner les étrangers, mais au contraire de les attirer par la certitude qu’on leur donnait de devenir citoyens. Il croyait que c’étaient les gens à qui l’on pouvait le plus se fier : les uns parce qu’ils avaient été forcés de quitter leur patrie sans espoir d’y retourner, les autres parce qu’ils y avaient renoncé volontairement. Une loi particulière à Solon, c’est celle qui regarde les repas qu’on faisait en public, ce qu’il appelle parasiter. Il défend d’y aller souvent, et il établit une peine contre celui qui n’y va pas à son tour. Il attribuait l’un à l’intempérance, et l’autre à un mépris des coutumes publiques25.

25. Il ne donna de force à toutes ses lois que pour cent ans, et les fit écrire sur des rouleaux de bois en forme d’essieux, qui tournaient dans des cadres où ils étaient enchâssés. On en conserve encore des fragments dans le Prytanée, et, suivant Aristote, on les appelait cyrbes [kyrbes]26. Le poète Cratinus leur donne aussi ce nom dans une de ses pièces, où il dit :

Par Solon et Dracon, ces auteurs de nos lois,
Dont les cyrbes déjà nous font bouillir des pois.