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DE PLUTARQUE.

voyagé en Égypte ; que tout ce qu’il rapporte des mœurs, des coutumes et des sentimens des Égyptiens, il ne l’avait tiré que des livres qu’il avait lus. Le traducteur anglais, qui dit aussi, apparemment sur la foi de M. d’Acier, qu’il n’y a rien dans Plutarque de relatif à ce voyage, convient cependant que la connaissance profonde qu’il montre, dans son Traité d’Isis et d’Osiris, sur les mystères religieux des Égyptiens, suppose qu’il avait voyagé dans leur pays, et qu’elle ne peut être le fruit de ses seules lectures. Mais l’époque de ce voyage est incertaine.

IX. Le mérite de Plutarque fut connu de bonne heure à Chéronée, et le fit choisir, dans sa jeunesse, pour être envoyé, lui second, en ambassade vers le proconsul. Son collègue étant resté en chemin, Plutarque continua seul sa route, et remplit sa commission. À son retour, comme il se disposait à rendre compte de son ambassade, son père l’avertit de ne pas tout s’attribuer à lui seul, en disant : Je suis aile, j’ai parlé ; mais d’associer toujours son collègue au récit qu’il ferait de sa députation. Il reçut, dans la suite, de nouveaux témoignages de la confiance de ses concitoyens, qui le nommèrent archonte éponyme. On appelait ainsi, à Athènes et dans les autres villes de la